365 jours avec Sylvie Trudel
Le CREDDO et ses équipes s’engagent pour l’équité entre toutes les minorités. Ils ont décidé d’aller à la rencontre de femmes qui s’engagent pour l’environnement en Outaouais. Pas un jour dans l’année, mais durant 12 mois. Retrouvez dans cet article, le portrait de Sylvie Trudel, qui vous partage un petit bout de sa vie et de ses envies.

𝗤𝘂𝗶 𝗲𝘀-𝘁𝘂?
Je m’appelle Sylvie, je suis écologiste depuis plus de 40 ans. Je suis originaire d’Abitibi-Témiscamingue et du nord de l’Ontario. Je vis depuis sept ans en Outaouais où je suis agente de mobilisation pour les Partenaires du secteur Aylmer. Mais mon parcours de vie m’a emmené ailleurs plus d’une fois. Six ans au Pérou, douze ans en Afrique de l’Ouest, particulièrement au Niger, ainsi que plusieurs années à voyager à Cuba pour un projet culturel. Je ne rentre pas dans une boîte. À la base, j’ai étudié en écriture dramatique à l’École nationale de théâtre. À l’époque, il n’y avait pas de formation en environnement. Je suis venue à ces enjeux naturellement car à chaque endroit où j’ai vécu se sont présentés à moi des défis liés à la protection de l’environnement. Activiste et femme passionnée, j’ai participé à la formation de nombreuses initiatives de protection de l’environnement. J’ai joint le Mouvement Vert, travaillé au Réseau Québécois des groupes écologiques et pour Great Lakes United, collaboré avec le Réseau canadien de l’environnement, participé à la bataille contre le projet de centrale hydro-électrique de Grande Baleine, été impliquée dans le premier sommet d’éducation relative à l’environnement à Montréal, etc. La liste de mes engagements est assez longue. Disons que j’ai tendance à être là quand il se passe des choses!
𝗤𝘂𝗲𝗹 𝗲𝗻𝗷𝗲𝘂 𝗲𝗻𝘃𝗶𝗿𝗼𝗻𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝗮𝗹 𝘁𝗲 𝘁𝗼𝘂𝗰𝗵𝗲?
Tous? Si je dois choisir, c’est certain que je me suis beaucoup engagée sur les enjeux de protection de l’eau, de la lutte aux espèces envahissantes des fleuves Saint-Laurent et Niger notamment. Si on s’arrête sur mon expérience au Niger, je me suis engagée pendant douze ans pour développer de multiples projets autour du fleuve Niger. Sur place, les habitants faisaient face à un gros problème de prolifération de la Jacinthe d’eau, une espèce envahissante qui étouffait le fleuve. Cela empêchait les écosystèmes de survivre, les poissons de pondre, les pirogues de naviguer, et à terme, toute l’économie locale de fonctionner correctement. Dans des zones du monde aussi fragiles et désertiques, il y a des difficultés avec les productions agricoles en tout genre, pas d’arbres, une chaleur assommante… La population est souvent démunie face à ce genre de défis. Nous avons trouvé plusieurs solutions pour lutter contre la Jacinthe d’eau et la transformer: en compostage, fabrication de briquettes pour remplacer le bois de chauffe, en artisanat, etc. Petit à petit, cette plante aquatique néfaste considérée comme un fléau est devenue une ressource communautaire importante. Les gens pouvaient même gagner de l’argent avec ça. On a sorti des femmes de la misère, renvoyé des enfants à l’école, fait renaître un sentiment de fierté généralisé. Cet exemple illustre bien la vision systémique et rassembleuse qui a été importante tout au long de ma vie et dans chaque projet dans lequel je me suis impliquée.
𝗘𝘁 𝗲𝗻 𝘁𝗮𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲, 𝗮𝘂 𝗣𝗲́𝗿𝗼𝘂, 𝗮𝘂 𝗡𝗶𝗴𝗲𝗿, 𝗾𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗳𝘂𝘁 𝘁𝗼𝗻 𝗲𝘅𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲?
Je le redis, je suis une écologiste mais je suis aussi une activiste. Je ne baisse jamais les bras lorsqu’il s’agit de défendre les droits humains, les droits des femmes, les droits des animaux… J’ai fait beaucoup de formations autour de ces enjeux pour accompagner les populations des pays où j’intervenais. Au Pérou, en Amazonie, on a travaillé dans près de 300 villages et avec un grand nombre d’agriculteurs et d’agricultrices pour qu’ils changent leurs pratiques de monocultures proposée par le gouvernement et reviennent à des pratiques ancestrales afin de développer une autonomie alimentaire. On souhaitait bâtir un tissu social d’entraide entre les producteurs locaux et entre les gens. J’ai été confrontée aux narcotrafiquants, à l’armée complice, à l’emprisonnement de leaders et aux massacres de populations autochtones. Au début, j’étais protégée par des gardes du corps. Au Niger, j’étais une femme qui venait coordonner un projet. De plus, la seule blanche de l’équipe. Forcément, ce n’était pas évident dans une société où les hommes sont habituellement les seuls à diriger des organismes et des projets. En tant que femme, j’ai dû faire ma place car on n’avait jamais vu une “patronne” de projet. Ça m’a pris un an pour être totalement acceptée. Mais quand les résultats ont commencé à arriver, la confiance s’est aussi renforcée. J’ai beaucoup aimé les Nigériens. Je me suis vraiment attachée. Je ne me suis jamais empêchée de faire les choses sous prétexte que ce serait trop difficile. Ce n’est pas ma philosophie, et il faut croire qu’au bout du compte, ça aura porté ses fruits. C’est terrible, qu’aujourd’hui ce pays soit pris en otage par des groupes armés. Je peux en témoigner. Ce qui est le plus important pour moi c’est de développer une vision globale, d’éduquer et de partager.
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